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février 2024
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À mi-mandat des municipales, en pleine crise du logement et suite aux épisodes climatiques marquants des dernières années, l’enquête Allô demain ? Ici la ville ! interroge les élus locaux sur la stratégie envisagée pour façonner la ville de demain.
Le casse-tête est digne d’un Kandinsky
> Les élus font face à la double injonction de la préoccupation environnementale – les villes étant les premiers réceptacles des effets ressentis des changements climatiques – et de la crise du logement.
> Pour continuer à produire du logement sans artificialiser les sols (loi ZAN oblige), les élus assument la densification, mais à une condition : qu’elle ne nuise pas à l’habitabilité du territoire. Charge aux élus également de faire comprendre et accepter cette densification à leurs habitants.
> Les élus locaux ne pourront pas relever ces défis seuls : les acteurs privés, au premier rang desquels figurent les promoteurs, sont appelés à soutenir les maires et à s’engager pour les territoires.
Le monde de l’immobilier, en pleine crise, doit réinventer ses métiers et ses méthodes pour relever ces défis de la ville de demain avec les élus.
Face à ces choix cornéliens, trente élus locaux ont accepté de témoigner afin de nous partager leurs intuitions, constats et prévisions quant à la ville qu’ils projetaient pour demain. Implantés sur tout le territoire français, ils représentent de nombreuses couleurs de l’échiquier politique ; leurs opinions ont été complétées par les regards de quatre grands témoins (Gisèle Rossat-Mignod, Jean-Marc Ayrault, Damien Carême, et Michèle Sabban) ; et de trois experts des sujets d’urbanisme (Isabelle Baraud-Serfaty, Jean-Laurent Cassely et Edouard Dequeker).
1 – La transition écologique occupe une place prépondérante des préoccupations à 2040, et ce quelle que soit la couleur politique.
> 76 % des Français craignent que la ville devienne étouffante à cause du réchauffement climatique.
“On est au pied du mur. Si on ne fait rien, la ville sera invivable dans 20 ans. Ne pas agir aujourd’hui est criminel.” – Christian Estrosi, Nice.
2 – La loi ZAN cristallise les tensions entre les collectivités locales et le gouvernement : si les objectifs poursuivis par la loi mettent tout le monde d’accord, ses modalités d’application sont largement décriées.
“Quand je protège un terrain pour qu’il reste agricole, je ne l’ouvre pas à l’urbanisation. Et dans ce cas-là, l’État me dit “très bien” parce que je réponds aux objectifs du ZAN. Et en même temps, “c’est pas bien” parce qu’il y a une crise du logement. C’est là que je suis en colère. J’entends qu’on ait à répondre à ces enjeux, c’est très bien la loi climat énergie, la loi SRU, la ZAN et l’accélération des ENR… Mais finalement, les premiers à connaître le territoire, ce sont les acteurs locaux. On sait qu’il y a des limites avec lesquelles composer. On cherche des solutions mais il faudrait plus de souplesse et éviter le coup de bâton. » – Suzanne Brolly, Strasbourg.
3 – Les maires font face à une bombe du logement, devant donc trouver les moyens d’en produire de nouveaux sans artificialiser des terres et étendre les villes.
> – 11,5 % de logements ont été autorisés à la construction en 2022 par rapport aux 12 mois précédents ;
> – 46 % de biens à louer entre 2019 et le premier trimestre 2023 ;
> – 50,5 % de crédits octroyés de mai à juillet 2023 par rapport à 2022 ;
> + 8 à 10 % de hausse des loyers entre les rentrées 2022 et 2023
“Quand on connaît la pénurie de logement, c’est une bombe atomique.” – Guillaume Guérin, Limoges.
4 – Le rêve pavillonnaire français est incompatible avec des besoins en logement qui tiennent compte de la préservation de l’environnement (qui appelle plutôt à la densification).
> Si 42 % des Français pensent que la transition écologique aura des effets positifs sur le logement,
> 57 % voient la densification urbaine comme un inconvénient.
5 – Face à ces nombreux défis, le terme de “solitude” est apparu en filigrane de nos entretiens avec les élus.
> 55 % des maires actuels ne souhaitent pas se représenter à la fin de leur mandat.
“C’est de plus en plus compliqué d’être élu dans la France d’aujourd’hui, c’est de plus en plus dur. En 2040, mais avant tout en 2026, je ne suis pas sûr que vu ce que vivent actuellement les élus locaux, ruraux comme urbains, on ait encore des gens qui aient envie de s’engager. » – Anonyme.
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