Aller au contenu

Notre bibliothèque

« À la Croisée des Mondes – Sur les chemins de la Transmission »

À la Croisée des Mondes est une réflexion sur l’art de diriger, à la croisée des mondes civils et militaires.
Cet évènement atypique est né de la rencontre entre The Boson Project et l’École de Guerre, deux acteurs qui ne gravitent pas sur la même orbite mais qui ont une même cause à cœur : engager les hommes.


Nous plaidons pour une approche ouverte et pluridisciplinaire des questions complexes. Nous chérissons le partage libre, la prospection et la prospective. Nous cultivons la porosité des métiers, des disciplines, des sujets et croisons les regards pour dessiner les contours du management de demain.
Pour sa dernière édition, À la Croisée des Mondes a pris le large avec un nouveau complice militaire : la Marine Nationale. Cette expédition immersive et singulière s’est déroulée à bord d’un lieu d’exception : le PHA Tonnerre, porte-hélicoptères mythique dirigé par le Commandant Ludovic Poitou.
À bord de ce navire de guerre, nous avons fendu les flots et les idées reçues, exploré et navigué ensemble sur les chemins de la transmission.

PRÉFACE

« Je veux transmettre mon intranquilité.
Et je veux transmettre mon optimisme.
Car il est plus grand que le monde. »

Christiane Taubira

Nous vivons une époque étrange. Transition de monde, révolution globale, montée des océans et des extrêmes, entre collapsologues et libertariens les codes sont explosés, les repères aussi. Greta Thunberg donne des leçons de prise de conscience aux chefs d’état du monde entier, le monde entier angoisse et se cache derrière son petit doigt, et des petits doigts consternés se lèvent pour questionner l’époque.

Dans cet étrange contexte, où les ‘héritiers sans héritages’ de Kofi Annan côtoient les bâtisseurs dépositaires du monde d’hier, la question de la transmission est une question fondamentale.

« Comment transmettre, que reste-t-il à transmettre, à qui transmettre et surtout … pourquoi transmettre. »

Commandant Poitou

La transmission, comme un lien ténu entre passé et futur, suggère que nous ayons encore quelque chose à donner. Sur une planète qui voit sombrer ses écosystèmes, alors que le monde sauvage inexorablement disparait, que les conflits se multiplient – des fonds marins au cyber espace -, que le progrès social ayant innervé nos sociétés modernes ne peut décemment plus se réduire à l’idéal de croissance économique ; alors que tout mute, évolue, se transforme, change, disparait, la question se pose : que nous reste-il à transmettre, et que nous faut il transmettre absolument

« Le vivant innove pour tous et non pour quelques-uns. Le vivant ne maximise jamais, il optimise. Au lieu de le détruire, nous ferions mieux de nous pencher sur lui afin de comprendre comment il vit, afin de l’aimer et de le partager. L’humilité et la prévoyance s’imposent. »

Gilles Boeuf


Si nous étions tous des Robinsons et des Vendredis réunis, entre terre et mer, sur un bateau de guerre, en l’occurrence le Tonnerre, si vous voguions dans des eaux d’incertitude, aux portes de l’enfer, au bout de tout et au bout de nous … que nous resterait-il à partager ?

Tous les intellectuels et grands témoins engagés dans cette ambitieuse épopée ont convergé vers l’évidence. Notre humanité. Rien que ça, et tout est là. Amour, partage, humilité, prévoyance.

Notion complexe et dense, magma de valeurs, de comportements, d’engagement, de patrimoine immatériel, d’émotions, de sensations ; substantifique moelle de ce que nous sommes ou aspirons à être, résidus de nous quand on touche le bout : l’humanité a pris dans le verbe haut de Charles Pépin la forme de l’exemplarité.

« Transmet-on une valeur comme on transmet un ordre, un signal ? Non, une valeur est spirituelle et n’est, ni un courant d’énergie, ni un flux. Ainsi, il est difficile pour l’animal humain de faire vivre les valeurs dans la chaîne du réel. Alors comment faire ? Il faut cesser de parler et montrer. Montrer la valeur en acte. Ceci s’appelle l’exemplarité : moins nous en parlons, plus ce que nous montrons à valeur d’exemple ».


Dans les mots du Commandant Ribbe, la transmission s’est faite intangible.

« Transmettre, c’est peut-être prendre le risque de grandir, le risque d’être surpris par les autres, par soi, mais par-dessus tout par le collectif. C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai fait le choix de ne pas vous parler de méthode, mais préférablement d’impalpable, d’indescriptible, de relationnel et de confiance. »

Thierry Marx l’a conçue quant à lui garante de notre liberté…

« Transmettre, c’est environnemental ; du savoir, de la connaissance pour que des gens se l’approprient et deviennent des hommes libres à leur tour. »

… Quand Christiane Taubira l’a réinsérée dans nos sociétés.

« Se penser en citoyenneté conduit à transmettre ; c’est-à-dire à s’obliger à avoir les idées claires sur les principes, sur les valeurs, à comprendre l’histoire, d’où nous venons, pourquoi notre société est construite telle qu’elle est, pourquoi les règles sont ce qu’elles sont. »

Nous avons évoqué son essence, mais aussi ce qui est nécessaire pour qu’elle puisse s’exprimer. Car transmettre c’est d’abord et avant tout communiquer.

« La prise de parole permet de dépasser les avenirs tout faits. En effet, c’est en maîtrisant les codes de la parole publique que l’on s’intègre mieux au plan citoyen, social, économique, amical et amoureux. Parce qu’à la croisée des mondes, il y a aussi la croisée des mots. »

Bertrand Périer

Nos réflexions ont parcouru les mondes, de la planète à l’être, de la politique aux sociétés civiles, du macro au micro, des moyens aux fins, du monde de l’entreprise au monde militaire.

« Nous veillons à transmettre, à chaque légionnaire, un socle de valeurs. […] Ces principes innervent notre style de vie, notre commandement et notre esprit de corps ; et octroient certainement à la légion ce supplément d’âme qui la distingue. »

Colonel Arnaud Guerry, Chef de Corps du 2e Régiment d’Infanterie Étranger

À 400 sur un bateau, entre ciel et mer, nous avons questionné les tréfonds de notre humanité. Oui nous avons à transmettre, aujourd’hui plus que jamais. Partager un cap commun, un cap humain, se rassembler dans la fraternité, la solidarité, être conscient mais enthousiaste, préoccupé mais acteur, lucide mais jamais cynique. Dans la cité, dans l’entreprise, dans l’armée, partout et pour tous : il est urgent de s’obliger à cet exercice de clarification, de générosité, de citoyenneté qui pose la question des fondamentaux, qui permet de rester vivant.

Pour poursuivre votre lecture sur la même thématique :